Le coronavirus contamine l’économie aussi

Plus la pandémie durera, plus l’économie faiblira. Comment demander en même temps de s’isoler pour se protéger et d’emprunter les transports publics pour aller travailler ? Lorsque Bruno Le Maire, le ministre français des Finances, martèle que « sécurité sanitaire et économique doivent aller de pair », il pratique un numéro d’équilibriste. Les injections de liquidités, reports de taxes, garanties de prêts, nationalisations… tout l’arsenal possible des aides aux entreprises et à l’économie n’enrayeront pas ce processus.

Les marchés se révoltent, du jamais vu

Les places européennes et Wall Street ont connu hier leur pire journée. Les investisseurs ont manifesté sans fard leur profond désarroi, comme s’ils attendaient un miracle qui ne vient pas. Connaissant bien leur monde, ils savent que les banques centrales peuvent tenir le système financier hors de l’eau mais pas soutenir l’économie qu’ils ressentent être en péril. Le déclencheur du rebondissement de la crise de 2007 que l’on cherchait dans les profondeurs du système financier est désormais connu et, oh surprise ! il est exogène.

Quand tout fout le camp

Les règles les plus intangibles ne sont pas faites pour être respectées quand les circonstances deviennent exceptionnelles. Que ce soient celles du « pacte de stabilité » européen ou bien du « déficit zéro » allemand. Angela Merkel l’a signifié hier et cela devient parole d’Évangile. Cela pose toutefois plusieurs questions : quelle va être l’ampleur de ce tournant, combien de temps va-t-il durer et comment pourra-t-il être revenu dessus ?

L’Italie révélateur du rebondissement de la crise européenne

La situation en Italie et ses développements préfigurent-ils ce qui attend l’Europe toute entière ? Le gouvernement y est confronté à un redoutable arbitrage qui ne va pas lui être réservé : comment contenir la pandémie sans paralyser l’activité économique ? La Chine a fermé ses usines – avec des résultats qui restent à confirmer, une fois fait la part de la propagande – ce n’est pas le cas en Italie. Les mesures gouvernementales, à première vue draconiennes, peuvent-elles faire illusion, risquant de seulement ralentir la propagation du coronavirus mais par contre de précipiter le pays plus profondément dans la … Lire la suite

À force de crier au loup, il finit par surgir

Pour la finance, n’est-ce qu’un mauvais moment à passer ? La fuite vers le refuge du marché obligataire pour se protéger de l’orage s’accompagne de l’espoir qu’il finira bien par s’arrêter. Mais quand et à quel prix ? Les spéculations fleurissent sur la date du pic de la pandémie, notamment en Chine d’où elle est partie, avec la conviction qu’un calendrier identique prévaudra par la suite dans les autres pays touchés. Afin de combattre l’angoisse, il y a toujours comme issue de rationaliser abusivement, faute de données établies.

Aucune précaution n’est superflue chez ceux qui savent à quoi s’en tenir

Il y au moins un risque dont les banques sont en mesure de se protéger et elles s’y emploient activement. Goldman Sachs, JPMorgan Chase et Morgan Stanley veulent prévenir une paralysie de leurs activités au cas où la pandémie du coronavirus prendrait une grande ampleur et empêcherait l’accès de leurs salariés à leur lieu de travail habituel. Des centres de secours éloignés des grandes villes sont testés et des équipements sont installés au domicile de certains. Non sans inquiétude à propos de la bande passante disponible et de la rapidité des transmissions.